Nous avons vu dans le précédent article que la couche de corps était laissée au moins 3 jours à fermenter avant de l'appliquer. Du coup, avant de lancer la fabrication en masse des centaines de kg d'enduit nécessaires à la couverture de toutes les bottes de paille, il paraît pertinent de réaliser un petit essai... et dans la pièce technique, bien sûr :
L'essai est concluant, la matière a une plasticité ferme, on peut aisément poser 10cm d'enduit sans que celui-ci s'affaisse. Reproduire les gestes conseillés par Tom Rijven (poser, et écraser vers le haut pour rejoindrel e paton précédent) semble évident avec une telle matière.
Sur ce mur viendront se poser les tableaux électrique et télécom, ainsi que l'échangeur de la VMC.
Je recouvrirai l'enduit de plaques de fermacell.
Il joue donc ici un rôle seulement technique = ininflammable et régulateur d'hygrométrie.
Nous voyons les montants de bois que j'avais laissés en surépaisseur des bottes = ils serviront de support aux plaques.
François et Nicola, les locaux croisent les voyageurs...
La règle, la règle, la règle. Elle est essentielle à cette phase du chantier.
La matière est d'une plasticité plutôt ferme, du coup régler au sens "déplacer la matière en surplus" est à peine possible.
Nous utilisons la règle surtout pour vérifier très régulièrement nos aplombs.
Régler au sens "aplanir" se fait à la main.
Euh là, j'essaie justement de régler pour enlever la matière en surplus = c'est extrèmement difficile pour mes petits bras.
Nous essaierons donc par la suite de ne jamais dépasser le niveau, mais d'affleurer.
Je passe ensuite en finition derrière tout le monde pour combler les quelques trous ou millimètre manquant, cela demande plus de temps, mais moins d'énergie!
Nous attaquons la cuisine :
Pour laisser les gens "pas super à l'aise avec les aplombs" appliquer l'enduit sans être derrière eux, nous essayons de faire des bandes régulières d'enduit, réglées. Ainsi les bénévoles peuvent remplir en s'y référant...
Mais le défaut de cette technique est que les bandes de terre réglées sont des zones beaucoup plus tassées, compressées que les bandes de remplissage. Du coup, les bandes sont encore visibles, même après lissage au platoir inox.
Sur cette photo, c'est flagrant!
On passe au salon,
Les arrondis encadrant la porte : Samedi matin, je suis seul sur le chantier, et prends le temps de fignoler, c'est la porte d'entrée quand même!
Je serre au platoir inox
La trémie d'escalier,
Depuis que nous travaillons dans le salon, nous essayons une autre technique : Je réalise maintenant des règles en bois (tasseaux de l'épaisseur de la couche d'enduit) verticales, régulières (60cm à 1m entre chaque),reprises sur des règles horizontales.
Cela a toujours le même avantage de guider les bénévoles, et permet en plus, à l'exemple du pignon, de diviser la surface en plusieurs zones de travail. Nous finissons nos journées sur des coupes nettes.
Nous verrons plus tard (article suivant) que cette technique entraîne une conséquence un peu gênante!
La trémie, Johan et Serge
Douta qui, malgré l'énergie et les poignets que demande la mise en oeuvre, a découvert un vrai plaisir à étaler notre mixture.
Le pignon fait peu à peu peau neuve
Les fins de journée sont consacrées au serrage de l'enduit au platoir inox = C'est super sport, je suis essouflé à chaque fois... mais prends un grand plaisir à faire 3 pas en arrière et admirer notre travail de la journée.
Généralement le lendemain matin à la fraîche, je passe la piranhette (principe d'un peigne à colle).
Les stries horizontales (voir photo) permettront l'accroche de la couche de finition.
Doucement, nous bouclons la boucle...
Alors cet arrondi, nous y avons consacré un peu de temps ...
Réaliser un arrondi homogène sur 5,50m de long n'était pas une mince affaire.